L’été offre une multitude d’occasions de développer et d’enrichir la langue !
En particulier pour les petits français bilingues, pour lesquels l’été rime avec voyage en France ou visite de familles et d’amis francophones.
Ces temps de vacances offrent un cadre familial et récréatif mais également une exposition plus importante à leur langue maternelle, le français… un stage linguistique dans leur langue maternelle, en quelque sorte !
Comment le cerveau de nos enfants utilise-t-il cette immersion en français et comment optimiser cette période si propice aux apprentissages ?
Nous avons interrogé Mathilde Cerioli, Docteure en neurosciences et titulaire d’une maîtrise en psychologie, avec une spécialisation sur le développement de l’enfant. Mathilde, elle-même maman de quatre petits expatriés, se spécialise dans l’intersection entre l’IA et le développement cognitif des enfants.
Est-ce que toutes les vacances sont une immersion dans la langue maternelle ?
Mathilde Cerioli : Dans la mesure où la langue la plus parlée et entendue pendant ces vacances est la langue maternelle, le cerveau va pouvoir encoder et consolider davantage cette langue, qui est parfois moins présente le reste de l’année.
L’été offre une multitude d’occasions de développer et d’enrichir la langue !
Les enfants retrouvent du temps pour échanger avec leurs frères et sœurs, leurs cousins, leurs parents et grands-parents, autant de sujets de discussion et de niveaux de langue différents.
Des situations concrètes imprévues appellent du vocabulaire nouveau : comprendre le maître-nageur au club de la plage, écouter le guide du château de la Loire, acheter des melons sur le marché, autant d’occasions de se confronter aux personnes qui ne parlent pas couramment le Frenglish.
Cette gymnastique linguistique au hasard des journées constitue un formidable terrain de jeu pour le cerveau.
Pendant ce temps-là, que se passe-t-il dans le cerveau ?
Mathilde Cerioli : La mémorisation se fait en plusieurs étapes au niveau cognitif :
- L’encodage des informations après y avoir été exposé,
- La consolidation par répétitions,
- La récupération des informations, qui permet de retransmettre les informations apprises.
Plus un apprentissage est répété, plus il est consolidé dans le cerveau, et donc pérenne.
Le simple fait d’avoir un environnement permettant une immersion plus importante en français durant l’été entraine un enrichissement du vocabulaire réceptif et expressif.
L’enfant va comprendre et utiliser plus de mots, et exercer sans s’en rendre compte les règles de la grammaire et de la syntaxe.

Faut-il ajouter des activités en français pendant les vacances ?
Au-delà de vivre de bons moments en français, entendre, parler, lire, regarder des films, est-il nécessaire d’en faire davantage ?
Mathilde Cerioli : Après le rythme parfois effréné de l’année scolaire, l’été est pour les familles l’occasion de se reposer et de ralentir.
Cette période plus calme et moins surchargée est d’ailleurs essentielle au bien-être des enfants.
Diminuer le niveau de stress des enfants et des parents est souvent propice à une amélioration des relations dans les fratries, ainsi qu’entre les parents et les enfants, en diminuant notamment les opportunités de conflits.
Toutefois, selon les travaux de Stanislas Dehaene, neuroscientifique et titulaire de la chaire de psychologie cognitive expérimentale au Collège de France : « chaque mois d’école perdu provoque un recul d’au moins un mois sur les résultats scolaires ».
En effet, si l’école s’arrête, le cerveau des enfants continue lui de se développer et de répondre aux règles biologiques des apprentissages : les informations et les habiletés, surtout lorsqu’elles sont en cours d’acquisition, sont particulièrement susceptibles d’être fragilisées lors d’une longue interruption.
Puisque l’enfant est en immersion dans la langue française, la consolidation des apprentissages en français est beaucoup plus efficace. Il suffit d’ajouter, de manière ludique, une touche d’instruction plus formelle pour ancrer les apprentissages de manière structurée et durable.
Quelles activités stimulantes et ludiques conseillez-vous pour ancrer les apprentissages ?
Mathilde Cérioli : Pour ne pas retomber dans le stress des devoirs, les activités à la fois stimulantes et ludiques, sont un excellent moyen pour travailler et développer, non seulement les compétences orales, mais aussi le langage écrit.

Je conseille en premier lieu la lecture, y compris des BD ou des magazines. La lecture enrichit le vocabulaire et améliore l’expression. [lire notre article sur les bienfaits de la lecture, ndlr].
Écrire un journal de l’été ou écrire des cartes postales est également une manière ludique d’utiliser les compétences de l’écrit.
Pour aller un peu plus loin et changer des éternels cahiers de vacances, votre site internet Savio.fr constitue une alternative ludique et efficace.
Merci ! Quel est votre regard de Docteure en neurosciences sur le site Savio ?
Mathilde Cerioli : L’approche ludique de votre site Savio est un point fort : j’ai essayé avec un de mes enfants et il a beaucoup aimé choisir un avatar et partir à l’aventure sur son parcours de français, où chaque étape présente des révisions concises en lecture, orthographe, grammaire, conjugaison et vocabulaire, tout en suivant le programme de l’Éducation nationale en France. C’est très bien pensé.
La création des parcours en s’appuyant sur les études neuroscientifiques portant sur les quatre piliers de l’apprentissage est un autre atout de Savio.
- En proposant des parcours où l’enfant est moteur de sa progression, les piliers de l’attention et de l’engagement actifs sont bien présents.
- Les auto-corrections expliquées permettent un retour d’information immédiat, l’un des piliers de l’apprentissage les plus déterminants, selon Stanislas Dehaene.
- Enfin, les étapes de révisions garantissent la consolidation, quatrième pilier de l’apprentissage.
Ce programme a pour avantage de répondre à la fois au désir de l’enfant d’avoir une activité ludique sur l’ordinateur, et à celui du parent d’utiliser les écrans de manière positive. Guidé sur un parcours de progression, et accompagné par des milliers d’enregistrements audio, l’enfant peut utiliser Savio en toute autonomie … pour que les vacances le soient aussi pour les parents !
Savio : Vous êtes chercheure pour l’organisation Everyone.AI, une association qui promeut des pratiques d’IA sécurisées et responsables, en particulier en protégeant le développement et le bien-être des enfants.
Quel est votre conseil aux parents s’agissant des activités éducatives en ligne, comme Savio ?
Mathilde Cerioli : L’environnement digital peut être une source utile pour renforcer les apprentissages et présenter du contenu sous un autre format.
Pour autant, il ne peut pas se substituer à l’enseignement au travers de relations sociales, qui sont riches et complexes, et permettent de nombreux apprentissages connexes à la matière enseignée.
Pour choisir des outils qui sont bénéfiques aux enfants, il est important de privilégier les applications qui ne font pas une surenchère en termes de stimulations, animations, et récompenses, mais qui se basent avant tout sur des phases d’enseignement, puis d’exercices bien construits avec une progression logique.